IV
Un
deuil fut organisé pour la mort de Beatriz. Tous les Anormaux
présentèrent leurs condoléances à Faza qui était désormais
orpheline. Son père avait été tué par ZAKOP trois ans après
l'apparition de l'effroyable maladie.
Le
père de Jules et Julio lui proposa de venir vivre chez eux pour le
temps qu'elle souhaitait. Ce qu'elle refusa. Elle voulait être seule
et réfléchir. Qu'allait-elle faire maintenant ? Qui avait tué sa
mère ? Elle connaissait tout le monde et avait confiance en eux.
Alors qui ? Un humain descendu d'un des vaisseaux ? Non, impossible.
Il n'aurait pas pu toucher le sol. Et qu'est-ce que ça lui aurait
apporté ?
Quand
elle rentra chez elle, son premier réflexe fut de demander :
« Qu'est-ce qu'on mange ce soir, m'man ? ». Elle ne reçut
pas de réponse. Alors, elle prit connaissance de l'effroyable
vérité; sa mère était bel et bien morte. Faza se mit à pleurer,
autant de rage que de tristesse. Elle pleura toutes les larmes de son
corps.
Pleurer
la fatigua énormément. Alors elle s'endormit.
Quand
elle se réveilla, la chaise sur laquelle s'était endormie Faza
était en feu. Elle se leva à une vitesse incroyable, par peur
d'être brûlée. Comment cette chaise avait-elle pu se mettre en feu
? Quelqu'un l'avait-elle allumée alors que Faza dormait dessus ?
Un... attentat à sa vie ? C'était tout bonnement impossible, à
l'heure qu'il est, la jeune fille serait déjà décédée brûlée !
Décidément, cette journée s'avérait pleine de mystères...
L'adolescente
alla chercher un seau et le rempli d'eau. Quand elle le reversa sur
la chaise en feu, ce dernier ne s'éteignit pas. Elle répéta
l'opération plusieurs fois mais le résultat était toujours le même
: le feu continuait à brûler malgré les vingt litres d'eau que
Faza avait utilisés pour atténuer le feu. « Ces flammes ne
sont décidément pas normales... », pensa la jeune fille. Il
était vrai que depuis le début de « l'incendie » deux
phénomènes n'avait pas échappés à Faza : logiquement, tout objet
de bois ayant été sous le feu depuis plus de cinquante minutes
(voir même plus) aurait été réduit en cendres, et, d'autant plus
étrange, les flammes étaient bleues !
Faza
tenta quelque chose que personne n'aurait osé. Elle mit sa main au
feu. Elle s'attendit à ce que le feu la brûle, la fasse souffrir,
mais non. Ces flammes étaient d'une douce tiédeur, bienveillantes
et apaisantes. Comme si elles voulaient la réconforter. Alors,
l'adolescente s'assit sur la chaise et se laissa envelopper par ce
feu si agréable, si doux. Puis elle se rendormit. De toute manière,
que pouvait-elle faire d'autre ? Pleurer ? Se lamenter sur son triste
sort ? Non. Il valait mieux dormir que souffrir.
Souffrir
?
Faza
ne se doutait pas que dormir était bien pire que souffrir. Bien
pire...
A
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Nadeshiko
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N.
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