Voici l'une des histoire qui a participé au concours! Son histoires n'a pas été retenue car elle était très élaboré avec un vocabulaire asse compliqué et pour un niveau de lecture avancée mais cette histoire avait quand même beaucoup retenue notre attention et nous avions dit que nous garderions les histoires (même perdantes) de cotés. Voici donc une histoire de Ambre(Jarjar) ...
Bisidh
La naissance d'une sorcière
Une histoire proposée par Jarjar (Ambre)
aiguisé que l’on pourrait y voir la faux de la mort elle même, les lambeaux de nuages
volant tel les pants de sa cape funeste. Toutes les étoiles se sont
éteintes, comme si on
était passé par là pour les souffler comme
des bougies. Les arbres sont décharnés et ils dressent leurs
branches vers le ciel comme autant de mains tendues, suppliant de
l’aide aux cieux, leurs bruits quand elles s’entrechoquent
ressemblent aux rires grinçants des anges qui leur refusent leur
salut. Les troncs sont noirs et luisant, et les feuilles mortes et
grisâtres forment un tapis crissant sur la mousse tendre. Les
racines sortent de terre, comme si ces grands végétaux avait voulus
s’enfuir et avaient été piégés ici pour l’éternité. La
seule lueur près du sol vient de petits champignons vénéneux, bleu
et fluorescents qui parsèment la mousse et les racines des quelques
arbres portant encore des feuilles, des feuilles immenses et d’un
bleu profond et sombre, comme le fond d’un lac. Seuls quelques
lucioles imprudentes font la ronde autour de ces planches végétales,
mais pas un animal ne sort, car un prédateur avance silencieusement
dans les sous-bois. Un être dangereux car il l’air de ne pas
l’être. Une jeune femme progresse dans la forêt, ses pieds nus
s’enfonçant légèrement dans le tapis de mousse qui s’étend
devant elle à perte de vue. Sa peau d’un blanc pur, paraît
presque argentée sous la lumière glaçante de la lune. Ses cheveux
clairs et lisses ont été teintés par du sang, lui laissant une
crinière rouge et sale. Son visage, immaculé laisse briller des
yeux d’un vert éclatant lézardés d’or et danser de longs cils
d’un noir d’encre, sa bouche d’un rose tendre murmure tout bas.
Sa beauté hypnotique ressort dans ce décor au charme glauque. Elle
se demande pourquoi la robe doit être noire, de plus elle est bien
trop grande et sa ceinture de soie la maintient maladroitement sur sa
taille fine. Sur chaque bras une fine ligne noire part de l’épaule,
passe sur le coude et fini sur le poignet. Autour de son coup gracile
repose une cordelette à laquelle est attachée un pendentif au
symbole de son clan. Elle veut leur faire honneur ce soir. Elle
aurait donné sa vie pour réussir, les dieux lui en soient témoins.
Soudain elle aperçoit au loin une lueur verte. Les battements de son
cœur se rapprochent les uns des autres mais elle les éloigne, elle
n’a pas peur car son destin l’attend. Un bruit lui fait tourner
la tête vivement. Une biche blanche, sublime, la contemple de ses
yeux rouges. La jeune femme tend la main puis la ramène sur son cœur
en s’agenouillant. La biche s’incline et s’approche doucement.
L’humaine se relève et pose une main hésitante sur ce pelage
blanc et soyeux, mais la biche ne s’enfuit pas, alors elles
avancent vers la lueur. La jeune femme voit enfin la clairière, elle
est éclairée par des tas de petites bougies à la flamme verte,
mais au moment où elle pose son pied dans la trouée, les flammes
jaillissent et deviennent rouges et jaunes, illuminant le centre de
la plaine où trône l’autel. Devant l’imposante porte
mégalithique, un bloc d’anthracite sculpté porte deux coupes, une
de lapis lazuli, une de pierre de sang, une carafe en serpentine et
un poignard en obsidienne. La biche trésaille mais ne s’enfui pas,
alors elles avancent ensembles vers le centre de la clairière. La
jeune femme s’agenouille devant l’autel et remplis les deux
coupes par le liquide ambré contenu dans la carafe. Elle tend la
coupe de pierre de sang à la biche qui vient y boire, alors que la
jeune femme bois dans l’autre. Soudain, la biche lâche un râle et
tombe terrassée. La survivante sent son cœur battre, elle a réussi
la première épreuve, les dieux lui ont laissé la vie. Elle doit
les honorer, alors elle prend le poignard, faisant miroiter la lame
noire, et caresse le pelage si blanc et si doux de l’animal couché
devant elle, puis embrasse la dague et ouvre la cage thoracique de la
biche, couvrant le pelage si blanc et la robe si noire de sang. Elle
prend le cœur de la biche et le dépose au pied de la porte. Elle
récite, elle a appris les textes sacrés, et les mots chargés de
pouvoir s’écoulent de sa bouche, frénétiques et sauvages.
Soudain un cercle de feu enserre le cœur de la biche et tout ce qui
se trouve dans cet espace se met à bruler. Les flammes, sont teintés
de violet et de rose. Alors elle sait, elle abandonne ses craintes et
ses doutes, mettant sa foie avant tout et sa vie entre les mains de
la déesse, puis entre dans ce cercle incandescent. Le feu lui picote
les pieds, puis brule sa robe, mes les flammes ne l’agressent pas,
elles la caressent. Elle étend les bras et des lignes sortent des
plumes d’un noir irisé, lui faisant deux grandes ailes
majestueuses, le sang commence à goutter de ses cheveux, et quand la
dernière goute brule enfin dans un petit crépitement, sa crinière
claire vire au rouge, un rouge glorieux, lustré et profond, la robe
devient blanche petit à petit et enfin elle sent le pouvoir du feu
dans ses veines. Son sang bouillonne et danse. Alors elle éteint le
feu, elle le souffle et l’absorbe, puis elle plonge ses mains dans
la terre noire et brulée, il en sort un ruisseau d’eau claire et
pure et elle y fait pousser une petite fleur d’un pourpre enivrant,
alors que le vent se lève, une douce brise du sud avec des odeurs de
musc et d’épices légèrement sucrées. Elle a réussit, les dieux
lui ont accordés une vie et un pouvoir, désormais et pour toujours
la magie coule dans ses veines. Elle étend ses ailes et les ramènent
vers le ciel, changeant la douce brise du sud en un vent du nord
furieux et rugissant qui s’enroule autour d’elle dans un
tourbillon frénétique qui monte vers les cieux en une colonne
furieuse. Sa respiration se fait saccadée, et l’euphorie la gagne
peu a peu, et brutalement elle baisse ses bras et renvoie la colonne
à la terre, balayant la clairière. Elle entend alors le grondement
sourd de la porte qui se fissure, vive comme l’éclair elle se
prosterne. La déesse se manifeste, la peur, l’admiration et
l’amour enserrent le cœur de la jeune sorcière. Un bruit étouffé
lui indique qu’une chose est tombée. Elle relève la tête et
aperçoit une pierre, d’un vert lumineux, qui prend curieusement la
forme d’un soleil. La jeune femme s’approche doucement, et au
moment où sa peau entre en contact avec la pierre, ses ailes se
résorbent. C’est une malachite qui porte en son centre cristalisé
une bague de lapis lazuli ornée d’un rubis chatoyant. Elle sait
que c’est un cadeau des dieux, elle doit le garder pour elle, n’en
parler à personne. Elle se relève et avance dans la lumière de la
lune, illuminant les champignons sur son passage et s’attirant un
cortège de lucioles. Désormais elle est Brìsidh, la brèche, et sa
vie ne fait que commencer.
Joyeux Noël!!